mercredi 1 avril 2015

Le Goût des Autres


Castella, un riche entrepreneur, déprime. Il s'ennuie avec sa femme, Angélique, qui a transformé leur maison en « bonbonnière ». À la suite d'un gros contrat international, il doit suivre des cours d'anglais et se voit affublé d'un garde du corps (pour des questions d'assurances liées au contrat à signer): Franck, désabusé et amer. Le grain de sable, c'est que Castella tombe amoureux de la femme professeur d'anglais, Clara, qui lui est imposé par son jeune directeur. Celle-ci le repousse. Clara est aussi comédienne, Castella a été subjugué lorsqu'il l'a vue et entendue dans « Bérénice » de Racine. Il retourne au théâtre et s'immisce dans le groupe d'amis, artistes pour la plupart, qui entoure Clara et se retrouve le soir dans le bar de Manie, jeune femme libre, un peu perdue. Ces derniers le tolèrent, tout en se moquant de son côté « beauf » et inculte. Manie a retrouvé Bruno, un ancien amant d'un soir, un peu naïf et confiant, chauffeur de Castella, Bruno se lie d'amitié avec Franck qui, à son tour, séduit Manie. Au contact de Clara, d'un artiste peintre, du petit cercle, Castella va s'ouvrir et découvrir le goût des autres. Clara mettra plus de temps à comprendre que Castella est un être humain avant tout, capable d'évoluer. Agnès Jaoui joue excellemment de toutes les acceptions de l'expression "goût des autres". On peut voir notamment que ceux qui ont ce goût ont du même coup une chance de vivre de belles histoires, ceux qui ne l'ont pas risquent de rester seuls. Être simplement tolérant n'est pas si simple justement.

Le meilleur film de Jaoui et Bacri. J'ai adoré les interprétations d'Alain Chabat et de Gérard Lanvin, ce dernier s'étant d'ailleurs plient dans une interview que Jaoui ne fasse pas plus appel à lui. Bacri change un peu de registre dans ce film et ça lui va très bien. C'est un film subtil, pas moralisateur pour un sous, drôle et émouvant.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire